Ce lundi premier mai, plusieurs appels à manifestation et rassemblement avaient lieu dans Bruxelles. 2000 personnes ont répondu à l’appel de l’Alliance du 1er Mai Révolutionnaire pour affirmer leur volonté de transformer radicalement la société ainsi que leur antagonisme avec le système capitaliste, le racisme et le patriarcat. Le premier mai de lutte a quant-à-lui réuni environ 300 personnes, avec pour mot d’ordre principal la réduction collective du temps de travail.

Vers 14h, les militant·es ont afflué vers le Carré de Moscou, à Saint Gilles (place Marie Janson). Delà, est partie une manifestation déterminée et offensive avec un important bloc de tête, un bloc internationaliste et un bloc chill. Plusieurs attaques ont été menées durant la manifestation : la chambre national des huissiers de justice, le Palais de justice ainsi qu’un autre bâtiment loué par le fédéral place Poelarts ont été visés. La manifestation s’est terminée place du Jeu de Balle, où des stands et des concerts étaient prévus.

En début de manifestation, sur l’avenue Henri Jaspar, des manifestant·es ont endommagé la façade de laChambre nationale des huissiers de justice. Un tag a été écrit devant le bâtiment, en solidarité avec les grévistes de chez Delhaize, qui rentrent maintenant dans leur 8e semaine de lutte contre la franchisation de plus de 120 grands supermarchés. A plusieurs reprises, des huissiers ont été appelés à lever leurs piquets de grève sous peine d’amendes colossales, l’action semble donc avoir été menée en réaction. Depuis le 3 mai une décision de justice a par ailleurs interdit les piquets de grève sur l’ensemble des magasins.

Des tags ont fleuri le long du parcours, un arrêt et une banderole ont été posés lorsque la manifestation est passée devant l’occupation de l’Hospitalière, un grand squat de sans-papiers. En plus de tags sur le palais de justice, une banderole justice pour Sourour a été déployée dans la rue des Tanneurs. Des messages de soutien à la France, aux blessé.es du mouvement des retraites, de Sainte-Soline ainsi qu’à Serge, ont été aperçus sur le trajet. 

Pour cette 6ème édition un cap de mobilisation a été passé, s’il se maintient il devrait poser les bases de la construction d’un nouveau rapport de force à Bruxelles avec la police et la gestion partagée de l’espace public. La quasi-absence visible de lignes de police anti-émeute, le fait qu’il n’y ait eu ni affrontement, ni arrestation ne doit pourtant pas mener à des conclusions hâtives. Des policiers anti-émeutes étaient placés à des endroits stratégiques (près des locaux du MR par exemple), en plus du quadrillage de vidéo-surveillance en ville un drone a été utilisé pour récupérer des images.

Des actions ont donc pu être menées sans encombres, ni arrestations. Il ne faut pas croire pour autant la police incapable ou dépassée, mais que dans son calcul cout-dommage, elle préfère laisser faire plûtot que de provoquer « encore pire », en attaquant le cortège. Il semblerait que la police tente de récolter un maximum d’information sur les manifestant.es opérant ces actions, en contrepartie

La police belge travaille donc sur un temps long, à l’aide de fichage pour mener des enquêtes. Ce qui implique que les pratiques offensives en Belgique doivent prendre acte de ces méthodes policières et donc développer leurs propres outils d’autodéfenses contre le fichage (par exemple en utilisant des parapluies pour se protéger des caméras, des drones et des photos ou encore en changeant d’habits sur le long de la manifestation).

Depuis maintenant 6 ans, de nombreuses organisations révolutionnaires belges se réunissent pour une manifestation ouvertement antagoniste et révolutionnaire le premier mai à Bruxelles. La mobilisation se développe au fil des années et semble gagner en intensité.L’Alliance du premier mai révolutionnaire appelle donc déjà à réitérer l’an prochain.

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