Ce dimanche 2 avril, un contre-rassemblement était organisé face à la marche « pour la vie » (pro life) qui s’oppose aux droits à l’avortement, à l’euthanasie ainsi qu’à la gestation pour autrui. La marche pour la vie est organisée chaque année à Bruxelles et regroupe un milieu catholique réactionnaire très conservateur, des membres du CD&V ainsi que du KVHV*. Elle commençait à la place Poelart pour se rendre au Mont des arts. De nombreux·ses militant·es féministes antifascistes se sont disposé·es au niveau du Sablon pour entraver l’avancée de la marche.

Une centaine de personnes était à l’initiative de ce blocage mais les forces de l’ordre semblaient avoir prévu le coup : un important dispositif policier était déployé. Celui-ci a procédé à des contrôles d’identités dans les rues adjacentes à la manifestation avant son commencement, compliquant ainsi la tâche des contre-manifestant·es. Une partie d’entre elleux ont quand-même réussi à se glisser jusqu’au sablon et ainsi bloquer temporairement la marche avant que la police ne les réprime violemment. Les personnes en première ligne ont été repoussées et matraquées. 

Cinq personnes, qui se trouvaient à l’avant du groupe, ont directement été brutalement arrêtées. Une d’entre-elles filmait uniquement les interpellations. Plusieurs des manifestant·es interpellé·es ont subi des violences policières. La personne qui filmait et qui s’est fait interpellée à quant à elle été vivement prise à partie par un policier, qui s’est empressé de se jeter sur le téléphone avec lequel elle filmait, tout en assénant des coups de matraque. 

Elle témoigne « Après un coup de matraque je suis tombé, et mon téléphone avec lequel je filmais m’a échappé des mains. Je me suis précipité dessus pour le récupérer et là le policier m’a sauté dessus. Il voulait le téléphone avec lequel j’avais filmé l’interpellation de mon ami. Je le tenais en dessous de mon torse avec mes deux mains et pour me le faire lâcher, il m’a rentré deux doigts dans l’oeil gauche et les a enfoncé. J’ai cru qu’il allait arracher mon oeil. J’ai directement laché mon téléphone. Après, une fois qu’un autre flic l’a rejoint, il a fracassé mon téléphone contre une dalle. Tout en me disant que si j’ouvrais ma gueule j’aurais un PV pour rébellion « .

Toutes les personnes emmenées au poste sont ressorties sans PV vers 18h, elles ont toute été fouillées à nu. Le dispositif présent sur place était d’une taille démesurée : plus d’une dizaine de combis, un autopompe (stationné à parc royal), des motards, … Après les arrestations, une nasse a été opérée sur l’entièreté de la place du Sablon. Une petite partie des manifestant·es ont réussi à s’enfuir tandis que le reste d’entre elleux s’est retrouvé coincé dans la nasse. Les personnes entourées par les forces de l’ordre avaient déployées une banderole sur laquelle il était écrit « Nos corps, nos vies, nos choix » ainsi que des parapluies pour tenter de résister à la police et de s’anonymiser. 

La nasse a été maintenue pendant environ deux heures avant que les personnes présentes à l’intérieur ne soient relâchées. Tandis que la marche « pour la vie », qui avait continué son parcours entourée de policiers avec casques et boucliers anti-émeutes et d’une file indienne de combi, touchait à sa fin. Voilà une image qui se suffit.

Malgré l’important dispositif policier, les contrôles d’identités dissuasifs avant le commencement de la manifestation, ainsi qu’un changement de parcours, les contre-manifestant·es ont quand même réussi à bloquer temporairement cette dernière en déjouant le dispositif policier. Les « contres-manifestant.es » revendiquaient : « L’avortement gratuit, pour tous et toutes durant toute la grossesse, le retrait du délai de réflexion obligatoire pour toutes les personnes choisissant d’avorter, la suppression des discriminations de genre face à l’IVG et la grossesse, la fin du contrôle des corps, des injustices sociales et du patriarcat ».

*Un groupe d’étudiants néerlandophone, d’extreme droite, ayant plusieurs membres en commun avec Schield & Vrienden (boucliers et amis) un autre groupe de jeunes fascistes néerlandophones. 

Sources :

Journalistes sur place

Communiqué de l’action

https://theworldnews.net/be-news/qui-se-cache-derriere-la-marche-pour-la-vie-qui-a-reuni-600-manifestants-ce-dimanche-a-bruxelles

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