Retour sur l’action menée par le collectif « Ursula » à l’encontre d’une conférence transphobe dans café réactionnaire

Le 15 décembre 2022, le collectif «Ursula» menait une action afin de mettre fin à une conférence ouvertement transphobe organisée par deux membres de l’Observatoire de la Petite Sirène au café laïque à Bruxelles. Cette conférence prônait, entre autres, le modèle des thérapies de conversion et abordait la soi-disant « Fabrique de l’enfant transgenre ». Le café laïque, basé dans le quartier européen, organise régulièrement des débats et conférences politiques qui défendent des valeurs d’extrême droite réactionnaires. Il était alors question de la stopper par l’action directe. 

Pour mettre en contexte, l’Observatoire de la Petite Sirène est une organisation française qui présente les personnes trans comme des « malades mentales » et fait activement la promotion de thérapies de conversion à destination de celles-ci. Il conseille ainsi aux psychothérapeutes une approche qui « soutient la personne dans l’acceptation de son sexe biologique comme le traitement de première intention aux souffrances liées au genre ». Cela va à l’encontre du droit d’autodétermination et confisque aux personnes trans la capacité de formuler un consentement éclairé.

De plus, le café laïque structure son agenda politique autour d’obsessions racistes visant principalement les musulman·es. Il organise ainsi régulièrement des conférences sur la menace que représenterait l’Islam mais aussi sur les menaces et dérives du «wokisme» dont la question « trans » ferait partieParmi les intervenant·es de ces conférences, on retrouve des personnalités réactionnaires comme Pascal Bruckner, Nathalie Heinich, ou encore Pierre Vermeren. 

Même si le cœur de leur programme politique a avant tout un caractère raciste, ces personnes s’opposent tout autant aux luttes féministes et LGBTQI+, en soutenant la restauration des «valeurs traditionnelles» de la famille et la ré-essentialisation des rôles du genre traditionnel et binaire. Ainsi, face à la menace que le café laïque et que l’observatoire de la petite sirène représentent, des activistes se sont mobilisé·es pour stopper la conférence. Une quarantaine de militant.es se sont alors rassemblé.es afin de l’interrompre et ceci a été brillement réalisé.

Pour ce faire, les nombreux militant·es sont entré·es dans le café et ont répendu de la littière pour chat par terre pour que la salle soit temporairement inutilisable tout en distribuant leur communiqué de revendications. L’action a été efficace : celle-ci a duré à peine deux minutes et la conférence a été annulée après que la police soit arrivée sur les lieux. Pendant que la majeure partie des militant·es étaient à l’intérieur, une autre partie n’a pas manquée de rappeler au café laïque la réelle nature de ses conférences en collant sur sa façade « café raciste et transphobe ». 

À la suite de cette action, les médias réactionnaires et mainstream ont durement défendu le café laïque et ont traité les militant·es présent·es de « transactivistes fascistes » qui ne laissent pas place au libre discours et au débat comme le dit si bien le journal l’express. Le café laïque a même osé qualifier l’action de « terrorisme » sur twitter, mot qui semble définitivement ne plus vouloir dire grand chose quand on se réfère à l’usage qu’en font certains politiques (cf. Darmanin et les éco-terroristes des mégas bassines). 

A vrai dire, ce sont les propos transphobes véhiculés dans ce genre de discours politiques qui ont, probablement, un lien avec le fascisme. C’est pour cela qu’il n’est et qu’il ne sera jamais question de laisser de telles propos êtres véhiculés dans l’espace public. 

Le café laïque a prévu de réitérer la conférence transphobe le 12 avril 2023. La communauté LGBTQI+ est mise en danger par ces politiques fascistes et transphobes contre lesquelles une mobilisation est et sera à nouveau  nécessaire. Prenons exemple du collectif Ursula, la lutte anti transphobe fait partie intégrante de la lutte anti fasciste dans un contexte où des collectifs identitaires comme NEMESIS (« féminisme » identitaire) s’installent paisiblement dans notre ville.

sources: 

-communiqué de revendications du collectif ursula 

-Café Laïque Bruxelles (cafla.be)

-Café Laïque vandalisé : « La merde, l’ultime argument des activistes néo-fascistes trans » – L’Express (lexpress.fr)