Ces dernières années, les forces de l’ordre belges ont réprimés de nombreux journalistes indépendant.e.s, que cela soit pendant l’exercice de leur fonction (en manifestation, par exemple) ou à d’autres moments (via des perquisitions).
Récemment, plusieurs reporters ont été molestés, arrêtés ou gazés par la police lors de manifestations. A. Pernasse (média : Kairos) a été arrêté alors qu’il couvrait le « convoi de la liberté ». Il avait pourtant montré sa carte de presse. Joshua (média : Vécu) a récemment été convoqué au Tribunal de police pour avoir participé à une manifestation non-déclarée pendant le couvre-feu, alors qu’il couvrait l’événement.
Ces deux mêmes journalistes ont été agressés physiquement et aspergés de gaz lacrymogène lors des manifestations contre le « pass sanitaire » à Bruxelles. Joshua y a aussi été arrêté. Lors d’une de ces manifestations, le 23 janvier, Rémy Buisine (de brut) a été attaqué par la brigade canine alors qu’il expliquait être journaliste. Ceci n’est pas sans rappeler le journaliste d’ODP news qui s’était fait matraquer parce qu’il filmait lors de la manifestation BLM (Black Lives Matter) en 2020.
Cité 24 et son journaliste Faycal Chefou ont aussi subi divers actes de répression. D’abord en manifestation : pendant la « Boum 1 », un canon à eau avait visé expressément le groupe de reporters. Pendant une manifestation contre les violences policières, Faycal s’était fait arrêter et frapper par des policiers. Mais la répression ne s’arrête pas là : le journaliste a aussi été perquisitionné deux fois.
(Les nombreuses récentes arrestations consistent en un pas en avant important : il est maintenant assez simple d’empêcher un journaliste de faire son travail en l’arrêtant dans la manifestation.)
(Pour le cas de Cité 24, la situation s’apparente à une pression préméditée de la part de la police envers le média. Les deux perquisitions sans motif en sont une preuve évidente.)
Si l’on passe la frontière française, on s’aperçoit que la situation en matière de répression de la presse est similaire. Les journalistes indépendant.e.s sont habitués aux coups de matraques et gazs lacrymogènes en manifestation. Le gouvernement français a franchi un palier en entamant le processus de dissolution du média « Nantes révoltée », reconnu en France notamment pour son importante contribution aux mouvements sociaux.
L’étau se resserre de plus en plus autour des médias indépendants, qui sont pourtant d’une grande importance pour garantir la liberté de la presse. Soutenir les médias indépendants devient indispensable.
Crédits photos : Aris Okonomou / AFP