Ce que les viols au El Café disent du système

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TRIGGER WARNING : Violences sexuelles, viols

Depuis dimanche, les témoignages s’accumulent. En effet, un serveur du Waff a été accusé d’avoir drogué et violé deux jeunes femmes. Depuis cette première révélation, de nombreuses autres femmes ont témoigné avoir subi une agression et/ou s’être fait droguées au Waff et au El Cafe, deux bars du Cimetière d’Ixelles qui emploient les mêmes serveurs.

Les premières accusations remontent à 2015, au moins. Les responsables de ces actions semblent être bien organisés : de nombreuses femmes racontent avoir fait un blackout après avoir bu un ou deux verres maximum dans ces établissements, une réaction typique au GHB, aussi appelée “drogue du violeur” Certaines d’entre elles expliquent s’être réveillées avec des bleus ou du sang sur le corps. Au total, on dénombre au moins une quarantaine de témoignages sur les réseaux sociaux.

Par ailleurs, plusieurs serveuses ont révélé avoir subi des comportements sexistes au sein des équipes des deux bars. D’autres témoignages ont souligné des actes racistes au El Cafe. Un videur aurait notamment refusé l’entrée à des personnes racisées, sans motif apparent, alors qu’il laissait entrer des personnes blanches au même moment.

D’après certains témoignages, toujours issus des réseaux sociaux, les gérants avaient été mis au courant d’au moins une histoire de viol. En réaction, ils auraient simplement décidé de transférer le serveur du Waff, au El Cafe. Le serveur n’aurait plus été aperçu au Waff depuis mais bien au El Cafe.

Avant que cette histoire n’éclate, la police avait déjà enregistré plusieurs plaintes. On parle de 17 plaintes (2), dont au moins une classée sans suite (1). Une victime explique : « La police m’a dit un an plus tard que la plainte avait été classée sans suite car mon agresseur, que j’avais identifié, affirmait que la relation avait été consentie.1 Comble, El Cafe affirmait lundi dans un communiqué qu’aucune plainte n’avait été enregistrée contre un membre de leur personnel.

Encore une fois, on peut constater l’inefficacité de la police en matière de violences sexistes : le serveur était identifié par les forces de l’ordre. Il a pourtant pu continuer à sévir en toute impunité, en contredisant simplement la victime. En revanche, les dénonciations se sont trouvées plus efficaces : depuis, le serveur est mis à pied, une enquête a été ouverte au Parquet et de nombreuses personnes appellent au boycott des établissements.

Tous ces événements ne doivent pas être analysés de manière indépendante, ils ne sont qu’une manifestation du patriarcat, un système sexiste. Les réactions des gérants des bars et de la police sont symptomatiques : déni, remise en question de la parole de la victime, et protection des violeurs. Nous pensons qu’il est nécessaire de développer d’autres instances que la police pour répondre à ces problèmes.

Dans ce genre de situation, l’avalanche des partages et relais de témoignages forcent les victimes de viols, potentiellement traumatisées, à être confrontées à leurs traumas. N’oublions pas qu’il est recommandé par les personnes concernées d’utiliser un trigger warning. Ecrire : “ TW : viol ”, permet à tou.te.s d’être averti.e.s sur le contenu du partage.

Le parquet ouvre une enquête pour soupçons de viols et d’agressions sexuelles au Cimetière d’Ixelles – Le Soir
https://fr.metrotime.be/…/un-serveur-du-cimetiere…
https://www.rtbf.be/…/detail_viols-dans-des-bars-du…
Les témoignages parus dans les stories et posts des collectifs “féministes libertaires” (@feminismebxl) et “Balance ton folklore” (@balance.ton.folklore).

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