Alors même que la Belgique est dans une relative pénurie de masque, le gouvernement a autorisé un certains nombre d’exportations de masques (284!), notamment vers Monaco. 103 des ces exportations ont été réalisée dans le cadre d’aides humanitaires, ce que l’on peut comprendre. Il est par contre plus compliqué de légitimer les 116 exportations liées à des “obligations contractuelles et commerciales” et les 56 qui concernent des envois intra-entreprises. Il ne sera pas dit ici que la pénurie est organisée, simplement qu’elle n’est pas du tout combattue à bras-le-corps. Il en résulte donc une augmentation des possibilités de faire monter les prix pour les entreprises. De ce fait, une cinquantaine de masques non-réutilisables seront vendus à partir du lundi 11 mai dans les supermarchés pour une somme tournant autour des 30€. Lorsque l’on sait que les mêmes produits coutaient environ 8€ il y a trois mois, il y a de quoi se poser des questions. D’autres questions sont suscitées par la vente de masque à 15€/pièce dans les distributeurs de gare du midi, à Bruxelles.
Outre le fait que ces masques sont désormais des produits de première nécessités, qui devraient être rendus accessibles à tout le monde, il sont maintenant obligatoires dans certains lieux, comme les transports en communs. Problème : tout le monde n’a pas encore de masque, comme le soulignait Stéphane Vande Velde, journaliste du Soir. Autre problème : lorsqu’il y aura assez de masques en circulation pour que tout le monde en ait, tout le monde ne pourra pas s’en offrir. Surtout pas aux prix exorbitants imposés. Déjà qu’en situation normale, 30€ ce n’est pas rien pour un ménage, dans les conditions actuelles de crise sanitaire, où nombreux·ses sont celles et ceux qui ont perdu leur revenu, ou une partie de celui-ci, il est indéniable qu’il sera compliqué pour toute une partie de la population de se procurer des masques.
Pourtant, il n’aura pas fallu plus d’un jour de déconfinement pour que les contrôles sur les usager·ère·s des transports en commun (et les amendes qui vont avec) pleuvent : les contrôleur·euse·s sont maintenant habilité·e·s à donner des amendes pour non-port de masque dans les transports.