Voilà maintenant 5 mois que Sourour est décédée dans une cellule de dégrisement de la garde zonale fédérale rue royale. Hormis les informations manifestement erronées données par le parquet dans les premiers jours suivant la mort de Sourour – la thèse d’un suicide, ayant pour usage d’écarter la responsabilité de la police, puis la déclaration sur l’écartement de l’intervention « d’un tiers » (alors même que Sourour avait des hématomes au visage) quand la thèse du suicide n’était plus défendable – cela fait 5 mois de silence pour la famille.

Le parquet n’a plus communiqué et la famille et sa défense n’avait jusqu’ici toujours pas accès à l’entièreté du dossier, ni de réponses à leurs questions sur l’enquête. Alors que toutes les conditions sont requises et malgré l’extrême gravité des faits, les vices de procédure de la police et donc les importants devoirs d’enquêtes à réaliser, le dossier n’a pas été placé à l’instruction par le procureur du roi, c’est-à-dire entre les mains d’un·e juge indépendant·e ayant plus de pouvoir d’enquête que le parquet.

Lors de violences policières, il est important que le dossier soit placé à l’instruction sous l’autorité d’un·e juge d’instruction car celui ou celle-ci dispose d’un pouvoir d’enquête bien plus large et est indépendant·e. Ses compétences sont nécessaires pour mener une réelle enquête sur la possible responsabilité policière.

Contrairement au juge d’instruction, le parquet est sous l’autorité du ministère de la justice et de l’exécutif. Il travaille conjointement avec la police, puisque l’information judiciaire (l’enquête) du parquet est menée avec les services de police. Bien que son travail soit indépendant, on peut soupçonner les enquêtes du parquet d’être biaisées, surtout quand il travaille sur des questions de violences policières (qu’il classe régulièrement sans suite), puisque l’information est faite avec des policier·ères.

Dans l’incertitude que l’enquête soit menée dans toute sa profondeur, la famille de Sourour a annoncé se constituer en partie civile le 9 mai. L’enquête sera donc placé sous l’autorité d’un·e juge d’instruction indépendant·e, grâce au travail de la famille. Ces procédures sont extrêmement couteuses économiquement et physiquement pour les familles, il s’agit donc de les soutenir dans la rue et économiquement, via les cagnotte en ligne (voir le lien en description). Un rassemblement est organisé le 14 mai à 14h le jour de la fête des mères à la place Poelaert, soyons nombreux.ses. Justice pour Sourour !

Communiqué de la famille pour le rassemblement :
Rassemblement Dimanche 14 mai à 14h place Poelaert.
En ce jour de fête des mères, mobilisons-nous pour Sourour, mère aimée et aimante, décédée aux mains de la police. Apportons toustes une fleur en sa mémoire, et en soutien à toutes les mères et les enfants endeuillé•es suite à des violences policières.

Sourour Abouda a perdu la vie dans un commissariat de la rue Royale à Bruxelles le 12 janvier 2023. Cinq mois plus tard, les résultats d’autopsie n’ont toujours pas été révélés, et absolument rien n’a été fait par l’État pour soutenir la famille. Le comité P – La police des polices – à jusqu’ici eu la ferme intention de garder l’affaire entre leurs mains, mais à partir du 9 mai, la famille va porter l’affaire devant un juge d’instruction et se constituer enfin partie civile. Cette affaire sera donc jugée par une instance indépendante.
Nous sommes au début du combat qui lui rendra justice.

Nous connaissons les noms de Samira, Mawda, Adil, Mehdi, Ibrahima,… Au-delà de ces victimes dont les noms ont pu émerger et être prononcés, plusieurs dizaines de personnes sont mortes sans qu’on en parle et sans personne pour les défendre en Belgique. C’est le cas de Ilyes Abbedou et Mohamed Amine Berkane, deux jeunes Algériens morts dans le même commissariat que Sourour en 2021. Ou bien même, Imed, nouvelle victime décédée de violences policières en date du 23 mars dernier…

Sourour était une maman aimante. Sourour était une fille aimée. Sourour était connue et appréciée à Bruxelles. Son nom résonne fort, et la révolte collective ne fera que grandir. A travers le combat pour lui rendre justice, nous voulons nous battre pour tous les autres. Pour que le racisme, les violences policières et l’impunité des agents de l’Etat cessent. Justice pour une mère, Justice pour Sourour,
Justice pour toustes.

Sources :
https://justicepoursourour.org
https://bx1.be/categories/news/la-famille-de-sourour-abouda-implore-que-le-dossier-soit-mis-a-linstruction/
https://www.revuepolitique.be/sourour-abouda-le-racisme-comme-regime-dinattention/
https://www.justice-en-ligne.be/L-instruction-pas-par-pas
https://www.justice-en-ligne.be/Ministere-public

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