Ce samedi 15 mars plus de 1000 personnes se sont rassemblées à la place Poelaert pour réclamer la juste et la vérité dans l’affaire de la mort de Sourour Abouda, qui est décédée dans une cellule de police de dégrisement, dans la garde zonale rue Royale.

Malgré la place accordée par la police à la famille pour le rassemblement, – l’espace devant le palais de justice était obstrué par plusieurs camions de locations, le rassemblement se situait donc juste derrière la grande roue – nombreux sont celles et ceux venues écouter les prises de parole.

L’avocate de la famille, la ligue des droits humains, des collègues de Sourour du milieu associatif et surtout les terriblement fortes prises de parole de Soumaya, la sœur de Sourour et d’Allan, son fils, ont toutes rappelé que la mort de Sourour et tout ce qui a été mis en place par l’appareil étatique belge par la suite, afin d’entretenir les zones d’ombres et empêcher qu’une culpabilité de la police puisse être établie, fait partie de la stratégie étatique d’épuisement des ressources psychologiques et financières des familles.


Comme cela a été dit à plusieurs reprises durant les prises de parole, toute la violence d’Etat qu’a subi la famille de Sourour fait partie des méthodes usuelles de l’Etat lors de violence policière : les mensonge aux proches sur les causes du décès, faire passer Sourour pour une « indigente » dans les médias, le non-accès au dossier pour la défense de la famille, l’impossibilité d’effectuer des contre autopsies car tous les médecins refusent contre-dire celui policier, la non communication des résultats des rapports légistes effectués par la police, le fait que l’affaire n’ait toujours pas été mise à l’instruction, la suppression des hommages rendus par la famille à Sourour près du commissariat où elle décédée, l’attente forcée de plusieurs semaines pour pouvoir faire une cérémonie mortuaire digne, la stratégie d’épuisement,…


Il est donc important d’être derrière la famille de Sourour et de la soutenir, de réclamer justice pour Sourour, « pour une mère, pour une sœur, pour une femme, pour une bruxelloise, pour tout le monde » pour utiliser les mots d’Allan. Car trop nombreux·ses sont celles et ceux mort·es entre les mains de la police, dont les noms ont été oubliés, étouffés par le racisme institutionnel et structurel.
« De loin on finit par ne voir qu’une liste de noms qui s’allonge, mais de près, ce ne sont pas des noms : ce sont des vies. » Les mots de Soumaya lors du rassemblement.
Pas un·e de plus, fini l’impunité !
Justice pour Sourour !
Crédit photo : Oona Mittig, Tom Belenger