Frontière hispano-marocaine : Drame à Melilla

Ce vendredi 24 juin 2022, à Melilla, une enclave espagnole dans le Nord du Maroc, s’est déroulé un des crimes lié à l’immigration les plus violentsde ces dernières années. Melilla, centre de rétention administratif, sert à renforcer les frontières entre l’Afrique du nord et l’Europe. Cette enclave est très symbolique pour les personnes cherchant à rejoindre l’Europe par la Méditerranée étant donné qu’elle représente une des deux seules frontières terrestres entre le continent africain et européen.

En ce 24 juin, plus de 2000 migrant.e.s subsaharien.ne.s se sont donc rendu.e.s à la frontière intercontinentale dans l’optique de rejoindre l’Europe par l’enclave espagnole. Mais les autorités marocaines s’y sont opposé de manière extrêmement violente en commettant de nombreuses exactions. Au moment de passer la frontière, les forces de l’ordre présentes sur place étant armées, elles ont distribuées de nombreux coups allant jusqu’à tuer officiellement 23 personnes. En réalité, le bilan semble bien plus important et devrait dépasser les 40 morts.

Les images divulguées sur les réseaux sociaux témoignent d’un réel bain de sang dû au racisme, à la maltraitance, à la violence et au manque d’humanité que les pays européens déchainent sur les milliers de migrant.e.s qui essayent chaque année de rallier nos frontières. De plus, le premier ministre espagnol a tenté de se déresponsabiliser face à ce crime en disant que ses forces de l’ordre n’ont commis aucun crime. Ce qui est vrai : ce ne sont pas les policier.ère.s espagnol.e.s qui ont tiré.

En revanche, les autorités espagnoles ont sous-traité la gestion aux autorités marocaines, ce qui rendit la tâche bien plus simple dans l’optique de soigner leur image face à l’ONU tout en s’assurant que le travail de tri est bien exécuté de l’autre côté de la frontière. Ainsi, le premier ministre espagnol Pedro Sanchez attaque à son tour les flux migratoires en disant qu’ils sont régis par des mafias hautement dangereuses, les rendant dangereux à leur tour alors qu’en réalité, la violence physique et institutionnelle qui s’abat sur les migrant.e.s fuyant leurs pays dans des situation compliquées est bien plus importante.

Dans ces institutions nous décomptons l’espace Européen et l’OTAN qui chaque jour renforcent leur frontières de manière toujours plus violente et répressive avec des moyens de défense des frontières comme FRONTEX, l’agence européenne de garde-frontière et de garde côtes qui contrôle la méditerranée avec un budget colossal de plus d’environ 460 millions d’euros par an. Celle-ci a à de nombreuses reprises renié les droits fondamentaux de migrant.e.s en représentant parfaitement les partis conservateur européens qui la dirige.

Pour finir, il est affolant de constater que la situation décrite n’est qu’un cas parmi tant d’autres. Ces cas tendent à se reproduire de plus en plus dans ce contexte d’impérialisation. Ainsi que la montée de l’extrême droite au sein de l’espace Européen, qui voit les migrant.e.s différemment en fonction de leurs origines et des intérêts politiques qu’elle y voit. En effet, par exemple, il est intéressant de voir que les migrant.e.s ukrainien.ne.s sont plus vus comme des voisin.e.s que les migrant.e.s issus du continent africain pas moins des voisins.

Sources :
https://blogs.mediapart.fr/clementine-seraut/blog/260622/melilla-violences-aux-frontieres-de-leurope-de-plus-en-plus-inhumaines
https://www.lemonde.fr/afrique/article/2022/07/05/drame-de-melilla-ouverture-du-proces-d-un-premier-groupe-de-migrants-au-maroc_6133402_3212.html?_staled_=
https://fr.euronews.com/my-europe/amp/2021/06/18/frontex-est-critiquee-de-toute-part-pour-sa-gestion-des-frontieres-de-l-ue
https://m.youtube.com/watch?v=kfbou6J2f9A