Depuis le jeudi 9 décembre 2021, une pression s’exerce sur les occupant.e.s du bâtiment KBC rue du port 12-14. Cela fait environ 5 mois que 200 personnes sans papiers ont investi le bâtiment pour en faire un espace de vie, de lutte et de rencontre. L’occupation s’est dotée d’une cuisine collective avec un grand espace pour manger, un espace pour les familles et les enfants, ainsi que des espaces d’assemblées et de réunions.
Une ébauche de solution concrète face aux problèmes de logements des occupant.e.s qui, nous le rappelons luttent pour la régularisation de leur situation en Belgique, depuis plusieurs années avec une séquence particulièrement intense l’année passée. Les sans-papiers avaient en effet multiplié les occupations politiques et les manifestations avant de se lancer dans une grève de la faim.
Le collectif « zone-neutre », qui occupe le bâtiment, se définit ainsi : « A travers nos occupations politiques, nous voulons interpeller les autorités, les partis politiques afin d’établir des mesures nous permettant de faire face à la situation sanitaire dans des conditions conformes à la dignité humaine. » Ce collectif a donc entrepris des discussions avec la bourgmestre de Molenbeek afin de trouver une solution décente pour toutes ces personnes.
Malheureusement, la seule solution proposée est de scinder le grand groupe en 30 personnes d’un côté et 70 d’un autre dans un hôtel pendant 40 jours, et aucune solution pour les 100 personnes restantes n’a été proposée. L’assemblée générale de l’occupation du vendredi 10 décembre a refusé à l’unanimité cette proposition et entend bien rester dans le bâtiment.
La bourgmestre a continué à mettre la pression, en disant que les travaux commencerait le 13 décembre. Lors de l’assemblée, la notion de trêve hivernale est ressortie. Rappelons que celle-ci ne concerne que les locataires en Belgique. Pourtant, il est tout aussi indécent de virer des locataires ou des squatteurs en plein hiver.
Le collectif zone-neutre appelait à se réunir pour s’opposer à l’expulsion devant le bâtiment le lundi 13 décembre à 14h. Le rassemblement s’est passé dans la joie et la bonne humeur. 300 personnes se sont mobilisées. La police n’est pas intervenue pour expulser contrairement à ce qu’avait annoncé la commune – les occupant.e.s ainsi que leurs soutiens restent déterminé.e.s à défendre l’occupation.