Ce n’est plus une surprise, l’extrême-droite est activement représentée dans les forces armées et policières de nombreux pays (1). On se rappelle notamment qu’en 2008, cinq soldats s’étaient fait arrêter pour leur appartenance au groupe violent “Bloed-Bodem-Eer-Trouw”, littéralement “sang, sol, honneur et fidélité”. Un document récent de la défense belge explique qu’une trentaine de militaires sont maintenant surveillé.e.s pour leur accointance avec l’extrême-droite.
Au sein de ceux-ci, un certain Dorian L., logisticien à la défense, se revendique publiquement comme membre de Pro Belgica, une association ultranationaliste. En uniforme, il explicite aussi sa sympathie pour le mouvement Nation, groupe wallon islamophobe d’extrême-droite. Frédéric S., quant-à-lui, apparaît en photo sur les réseaux sociaux aux côtés de Françis Coune, ancien chef d’un groupe néonazi wallon et actuel leader de Razorback Clan US, un groupe d’extrême droite qui se dit de tradition sudiste américaine.
L’armée belge affirme que “dès que la Défense a des soupçons sur certaines personnes, elles sont surveillées de partout, aussi bien sur les réseaux sociaux que dans leur quotidien”. Pourtant, aucune des personnes surveillées n’a encore été exclu car “tant que des actes illégaux ou des faits répréhensibles ne sont pas commis, la Défense ne peut intervenir en aucune façon ni s’immiscer dans la vie privée de son personnel” (2).
Pourtant, il paraît évident que l’extrême-droite représente un danger et qu’elle se renforce jour après jour. Cet été, plusieurs néonazis belges s’étaient rendus en Ukraine pour apprendre des techniques militaires. L’armée belge est donc en train de fournir gratuitement une formation pour laquelle les fascistes sont prêts à traverser l’Europe. Nous pensons que l’extrême-droite doit être combattue directement : il ne faut pas attendre d’actes violents pour suspendre des militaires appartenant à cette mouvance.
De l’autre côté de la frontière, le journal Mediapart a récemment révélé une nouvelle filière néonazie au sein de l’armée française. Plusieurs images montrent des légionnaires arborant la croix gammée ou effectuant des saluts nazis. C’est souvent les mêmes régiments qui sont concernés par plusieurs cas, ce qui montre bien que l’extrême droite s’organise dans l’armée, elle ne fait pas qu’y gagner son salaire.
Mediapart met aussi en doute la sévérité des sanctions prises dans les cas où des néonazis actifs sont découverts. Les révélations du journal ont forcé l’armée française à monter un peu au créneau, affirmant que de lourdes sanctions allaient suivre. Par ailleurs, la défense n’avait pas réussi à identifier autant de cas que Médiapart, ce qui témoigne d’un certain laxisme. Laxisme qui pourrait se trouver aussi au sein de l’armée belge…