Carte blanche du Comité Justice et Vérité pour Adamo

   

Près de 2 semaines après la mort d’ Adama Condé, surnommé affectueusement Adamo, le Comité Justice et Vérité a tenu a répondre aux sorties médiatiques de la Bourgmestre Charlotte Bazelaire (Les Engagés) qui reprochait aux soutiens d’Adamo « que des personnes extérieures viennent contrecarrer un hommage en récupérant une cause et en faisant un sujet contre la police, contre la société, contre tout… et en ayant des comportements agressifs et destructeurs de l’espace public, dangereux pour la société et les citoyens.« 

« Je regrette ce que les réseaux sociaux ont fait de cette affaire » disait elle également.

Un nouveau rassemblement en hommage et pour réclamer justice et vérité pour Adamo est organisé dimanche 28 décembre à 16h devant l’Hôtel de ville de Namur.

« Dans un premier temps, j’ai préféré ne pas le faire, car la situation est complexe, très chargée émotionnellement. Je ne voulais pas attiser la haine, ni envers la police, ni envers une communauté.Mais à un moment donné, face à tout ce que l’on peut lire sur les réseaux sociaux, il faut aussi remettre l’église au milieu du village.Il est complètement prématuré d’arriver à un déferlement de haine comme on peut le voir actuellement, et c’est contre-productif pour l’exercice du pouvoir judiciaire. Je suis en lien avec la police tous les jours… J’ai également adressé un courrier de soutien au corps policier, parce que je pense que tuer une personne n’est pas anodin. Quatre personnes ont par ailleurs été blessées. Les policiers qui en sont arrivés à donner la mort à un citoyen doivent aussi être soutenus:ils ne se lèvent pas le matin en se disant qu’ils vont tuer quelqu’un… » -Charlotte Bazelaire dans l’Avenir

Communiqué :

Justice pour Adama : L’apaisement est un piège, la vérité est un droit

Face à l’exécution d’Adama Conde par la police de Namur, la réponse de la Bourgmestre tient en un mot : l’apaisement. Ce terme n’est pas un appel à la paix, c’est un outil de silence.

Après un mutisme prolongé, la Bourgmestre sort du silence non pour rendre justice, mais pour neutraliser la colère. En appelant au « calme pour les fêtes », elle tente de transformer un drame politique et humain en un simple fait divers à clore rapidement.

La Bourgmestre prétend à l’impartialité tout en créant une fausse équivalence. Elle met sur le même plan le déferlement de haine raciste en ligne et la légitime colère des citoyens réclamant la vérité.

La Bourgmestre soutient également sans réserve l’institution : en envoyant un courrier de soutien à la police avant même la fin de l’instruction, elle valide l’usage de la force létale (trois balles) comme une fatalité « malheureuse » plutôt que comme une faute potentielle.

Pour éviter de répondre aux questions de fond, le pouvoir utilise deux leviers classiques :

La délégitimation : Les manifestants sont qualifiés d’« éléments extérieurs » ou de « récupérateurs ». À partir de quand la soif de justice fait-elle d’un citoyen un étranger à sa propre ville ?

L’évitement structurel : En exigeant le silence au nom de l’instruction, elle occulte les causes systémiques : racisme institutionnel, manque de formation, et usage disproportionné de la force.

Nous ne sommes pas « extérieurs », nous sommes concernés

Remettre en question l’institution policière n’est pas « être contre tout ». C’est exiger que ceux qui détiennent le monopole de la violence légitime soient soumis à un contrôle et à une éthique irréprochables.

Pas de paix sans justice. Nous refusons de baisser les yeux face à une rhétorique sécuritaire qui vise à protéger les structures plutôt que les individus.

Nos exigences immédiates :

        1. Mise à pied immédiate des policiers ayant fait usage de leurs armes et ayant exercé des violences physiques sur Adama.
        2. Démission du Procureur, qui a minimisé les faits avant même le début de l’enquête.
        3. Reconnaissance officielle par le Parquet que les faits de violence policières de 2023 concernaient bien Adama.
        4. Prise en charge immédiate de la famille d’Adama par le service d’aide aux victimes.
        5. Vérité pleine et entière sur le déroulement des faits.

Pour Adama, et pour tous les autres.

Sources :

Communiqué de comité Justice et Vérité pour Adamo, Collectif antifasciste namurois, JOC Namur.

L’Avenir, Charlotte Bazelaire sur le décès d’Adamo Conde à Namur : « Je regrette ce que les réseaux sociaux ont fait de cette affaire » https://www.lavenir.net/regions/namur/2025/12/19/charlotte-bazelaire-sur-le-deces-dadamo-conde-a-namur-je-regrette-ce-que-les-reseaux-sociaux-ont-fait-de-cette-affaire-VTKEBAQ5ZJHYBOJWHPSZTIO4TM/