17 personnes sont mises en causes devant le tribunal correctionnel d’Audenarde (Flandres). Ils sont accusés d’avoir formé une milice privé et d’avoir détenu illégalement une arme à feu. Parmi elles, Tomas Boutens 42 ans, ancien militaire et fasciste, déjà condamné à de la prison en 2014 pour avoir préparé des meurtres dans l’objectif de déclencher une guerre civile. Il les avait préparé avec le groupe néonazi flamand « Bloed, Bodem, Eer, Trouw », ainsi qu’avec le groupe « 18 Combat », que Boutens a lui-même créé.
Les 17 accusés forment la milice fasciste « Project Thule ». En 2020, celle-ci organise une « Corona Party », la police locale est mise au courant et se rend sur place pour les contrôler. Des armes sont retrouvées sur place ainsi que du matériel de propagande nazi. Un des fasciste interpellé a expliqué, lors de son interrogatoire avec la police, que le « Project Thule » était effectivement « une milice privée dont l’objectif est de déstabiliser le pays »1. Le procureur du roi en charge de l’affaire requiert aujourd’hui une peine de prison ferme de 26 mois.
Cette histoire n’est pas sans rappeler les condamnations précédentes dont Tomas Boutens a fait l’objet. En 2006, des centaines d’armes ont été saisies à la suite de perquisition contre des membres du groupe néonazi « Bloed, Bodem, Eer, Trouw », littéralement « Le sang, la terre, l’honneur, l’allégeance », et « Combat 18 » (« 18 » est souvent utilisé par les fascistes pour faire référence à Adolf Hitler, le 1 symbolisant le A et le 8 le H). Ces perquisitions avaient eu lieu dans l’armée au sein de casernes mais également dans des lieux privés. Parmi les 19 personnes arrêtées en 2006, 12 étaient des militaires en fonction.
Les néonazis prévoyaient de commettre deux assassinats et faire croire qu’ils avaient été commis par des islamistes, dans l’objectif de déclencher une guerre civile afin d’instaurer un régime fasciste suprém4ciste blanc en Belgique. Après une procédure judiciaire longue de 8 années, Boutens finit par être condamné à 5 années de prison en 2014. D’autres fascistes sont condamnés aussi. Si leurs armes régulières et de guerre ont été saisies en 2006, les premières leur ont été rendue à leur sortie de prison, parce qu’une nouvelle législation sur les armes est passée en 2007.
Après sa sortie de prison, en 2020, Thomas Boutens crée le groupe « Project Thule », directement inspiré d’une société secrète allemande et suprém4ciste blanche proche du nazisme qui a existé au début du siècle dernier et portait le même nom. Le nouveau « Project Thule » était d’ailleurs chargé de la sécurité du festival fasciste Frontnacht d’Ypres en 2022, qui a été annulé. C’est ce groupe qui est aujourd’hui accusé de former une milice privée.
Plusieurs éléments peuvent nous interpeller dans ces affaires et leur traitement juridique. Premièrement, la longueur des procédures judiciaires aux termes desquelles Tomas Boutens et d’autres ont été jugés. Comment se fait-il que des militaires et des néonazis armés qui préparent des attentats afin d’instaurer un régime fasciste prennent autant d’années à être jugés ?
Comment se fait-il que, quelques années après une première condamnation, ils puissent recréer des groupes fascistes similaires et qu’une procédure judiciaire de plusieurs années se mette à nouveau en place ? Le fascisme constitue aujourd’hui une réelle menace pour la société belge : une partie de l’extrême droite s’arme et prépare des attentats, la police et la justice peinent à suivre et à empêcher le risque de récidive.
Dans un jugement rendu le 8 décembre, la justice a acquitté les 18 prévenus inquiétés d’avoir formé une milice privée.
Sources :
[1] https://www.nieuwsblad.be/cnt/dmf20231117_95101162
https://www.nieuwsblad.be/cnt/dmf20190829_04581532
https://www.nieuwsblad.be/cnt/dmf20190829_04581532
https://fr.wikipedia.org/wiki/Soci%C3%A9t%C3%A9_Thul%C3%A9
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