Révoltes à Saint-Gilles : Émeutes, affrontements avec une patrouille de police, tentatives d’incendies de commissariats, … Saint-Gilles gronde

   

Dimanche 16 juillet, en après-midi, un léger affrontement a éclaté entre une patrouille de police de la zone midi et des jeunes à la porte de Hall, dans le bas de Saint-Gilles. À la suite de l’attaque de la patrouille Chaussée de Forest, vers 17h30, des émeutes ont débuté en soirée dans les alentours de la porte de Hal et de la place Bethlehem.

Vers minuit, plusieurs dizaines de policiers anti-émeutes de la zone de police ainsi que des fédéraux ont été déployés à la porte de Hall, sur la chaussée de Forest à côté des tours et du terrain de foot. Dans les alentours d’une heure du matin, les lignes anti-émeutes se sont déplacées vers la place Bethlehem, suivies par un autopompe. 3 personnes ont été arrêtées judiciairement, 2 administrativement.

Plusieurs hypothèses existent sur le motif de cette attaque, notamment celle de représailles à la suite d’arrestations et perquisitions de présumés « trafiquants de drogue ». Cependant, elle semble surtout s’inscrire dans la continuité des agitations suite aux révoltes contre les violences policières en France, puis à Bruxelles les jours qui ont suivi le décès de Nahel. On note, depuis le 29, une nette augmentation des actions ciblées contre les infrastructures de police. 

Vendredi 14, un groupe avait tenté d’incendier le commissariat Antoine Bréart, dans le haut de Saint-Gilles. Dans la nuit de dimanche à lundi, 4 voitures ont également été incendiées, sur l’avenue Jupiter à Forest. Dans la nuit du 6 au 7 juillet, un homme avait bouté le feu au commissariat du Parvis de Saint-Gilles. 6 jours plus tôt ce même commissariat avait été attaqué, le 30 juin. Cette nuit-là, 9 personnes auraient été arrêtées alors qu’elles tentaient de l’attaquer. 

Le bourgmestre de Saint-Gilles, Jean Spinette (PS) à la suite des événements a déclaré  : « Il y a une volonté de faire la même chose qu’en France peut-être, sauf qu’ici, ce sont juste des policiers qui interceptent des dealers, soit leur travail. Il ne faut pas se laisser avoir : les dealers essaient de créer du mouvement pour pouvoir continuer le trafic tranquillement ».

Ici, à nouveau, les politiques tentent d’étouffer l’écho qu’ont les révoltes contre les violences policières françaises en Belgique. Spinette sape la possibilité que les jeunes de quartiers aient une conscience politique et qu’ils osent réagir face aux violences policières; dans le même temps il prétend que ce serait un coup monté des « dealeurs » alors que la police ne ferait que « son travail ». Spinette semble oublier la terreur et les violences perpétrées par les cowboys de la brigade UNEUS contre les jeunes de Saint-Gilles et que, précisément, les jeunes se révoltent contre la fonction policière. 

Il n’y a que ceux et celles qui bénéficient de la police qui semblent ne pas comprendre sa fonction sociale. 

Cette déclaration politique qui s’agrippe à la théorie selon laquelle « à Bruxelles, en Belgique, la police ce n’est pas la même chose qu’en France » fait écho à la stratégie des arrestations préventives et racistes employées par l’Etat à la suite des révoltes à Annessens le 29 juin et les jours suivants : empêcher coûte que coûte la propagation des révoltes contre les violences policières. Faire comme si elles n’existaient pas.

Dans un précédent article nous prédisions déjà quelles conséquences pouvaient avoir cette stratégie et cette intense répression, l’Etat attise ses propres flammes. De Bruxelles à Nanterre, solidarité contre les violences policières. Soutien aux jeunes poursuivi·es. 

Sources :

Témoins présent•es lors des événements du 16 juillet