
En 2023, 2 policiers de la zone Bruxelles Nord ont violenté trois passager d’une voiture qui consommaient du protoxyde d’azote, selon le tribunal. Les images de vidéos surveillances témoignent de coups de pieds dans le thorax, et d’au moins 5 coups de poing dans le visage des occupants de la voiture perpétrés par des policiers.
Le procureur en charge du dossier avait requis trois et quatre mois de prison pour les policiers.
Le tribunal correctionnel de Bruxelles a cependant décidé d’acquitter l’un des deux inspecteurs de police, pour qui les faits n’ont pas été reconnus. Pour l’autre, le tribunal a estimé que les préventions « étaient établies », donc qu’il a bien violenté les occupants de la voiture, mais il a bénéficié d’un sursis du prononcé de la condamnation, pour deux ans.
Il ne sera donc pas condamné malgré que les faits aient été établis.
Cette nouvelle décision d’un tribunal qui blanchit les violences d’agents de police, s’inscrit dans un continuum de pratiques judiciaires qui justifient systématiquement les violences de l’institution policière, et ce meme lorsque ces violences mènent à la mort de personnes, l’écrasante majorité du temps, non-blanches. Même lorsque l’institution judiciaire est forcée, par les faits, de reconnaitre la violence de la police, elle ne condamne pas, ou lorsque c’est le cas, que très légèrement, les policiers.
Les institutions de l’État, comme la police, la justice … ont notamment pour rôle d’encadrer et de reproduire les structures de l’organisation de la société et ses rapports sociaux. L’accumulation de non-lieu, des décisions d’acquittement et/ou de suspension de prononcé, en particulier lors de meurtres policiers, invite à penser, en outre, la justice et la police comme des institutions de l’Etat, fonctionnant ensemble et se protégeant mutuellement.
Source :
Le Soir, 10/12/2025 : « Acquittement et suspension du prononcé pour deux policiers jugés pour coups et blessures » : https://www.lesoir.be/716113/article/2025-12-10/acquittement-et-suspension-du-prononce-pour-deux-policiers-juges-pour-coups-et
