
Dans le courant du mois de novembre, un chauffeur d’un sous-traitant de la société De Lijn a été licencié après que le Vlaams Belang ait publié sur les réseaux sociaux une vidéo de lui en train de prier à un arrêt de bus à proximité de Tervuren alors qu’il y était en pause. Le parti d’extrême droite a profité de ces images pour créer une fausse polémique autour d’une “grave infraction du code de la route” et d’une prétendue “islamisation” de la société.
Pourtant, au moment d’effectuer sa prière, le chauffeur était en plein arrêt obligatoire de plusieurs minutes et ne gênait absolument pas la circulation. De plus, avant de sortir du bus pour faire sa prière, celui-ci s’était assuré auprès des deux personnes qui étaient dans le bus que ça ne les dérangeait pas.
Ces éléments n’ont pas empêché la société de transport en commun flamande De Lijn de licencier ce chauffeur pour avoir prié pendant son service.
Ce qui interroge également, c’est que ce licenciement survienne après une campagne politique et médiatique d’harcélement envers le chauffeur, ou la vidéo de sa prière a été détournée, commentée et extrapolée pour prouver une « islamisation » de la société belge. Il apparait que la décision de la compagnie de transports était plutôt une capitulation face aux pressions plutôt qu’une décision neutre.
Cette capitulation face à l’extrême droite constitue en elle-même une grave dérive : elle valide leur stratégie d’agitation haineuse et envoie le message que le harcèlement raciste paie.
Cette affaire révèle en réalité une alarmante normalisation des discours islamophobes d’extrême droite. Cet incident s’inscrit dans un contexte plus large de généralisation des attaques islamophobes en Belgique et en Europe, où la simple pratique religieuse musulmane est de plus en plus stigmatisée et présentée comme une menace. Les actes et discours islamophobes se banalisent dangereusement dans l’espace public, transformant les musulman·es en cibles.
Au moment de licencier cet individu, De Lijn a insisté sur le fait qu’il était formellement interdit pour un membre du personnel de prier pendant un service, mais l’issue aurait-elle été la même si ce chauffeur n’avait pas été musulman ?
En plus d’avoir été licencié, le chauffeur âgé de 22 ans a reçu de nombreuses insultes à caractère raciste sur les réseaux sociaux, où des images non flouttées de lui ont circulé.
Devenu la cible d’attaques racistes, il s’est retrouvé au cœur d’une affaire qui illustre l’instrumentalisation de la neutralité de culte au service de l’islamophobie. Ce chauffeur a été licencié et insulté alors qu’il n’avait commis aucun délit, simplement parce qu’il exerçait sa religion.
Sources :
BruxellesToday : Le chauffeur de bus de De Lijn, licencié pour avoir prié, victime d’islamophobie ? – 4/12/2025
