Edit : les deux jeunes palestiniens détenus judiciairement depuis la soirée du 9 juin ont été libérés mercredi 11 en milieu d’après-midi.
Ce lundi 9 juin, le rassemblement quotidien à la Bourse a réuni des milliers de manifestant·es. À l’issue de la mobilisation, le cortège a pris la direction de la Commission européenne pour exprimer son soutien au peuple palestinien. Cette mobilisation massive vient répondre aux nombreuses attaques qui continuent d’être perpétrées par l’Etat israélien, ainsi qu’à l’interception et l’emprisonnement des 12 membres des l’équipage de la « Freedom flotilla » par les autorités israéliennes. Ce navire, dans lequel se trouvaient notamment la députée européenne Rima Hassan et l’activiste Greta Thunberg, avait pour but de défier le blocus imposé à Gaza et d’y acheminer de l’aide humanitaire.
Vers 20h, des milliers de manifestant·es ont pris la direction de Rogier avant de bifurquer en direction de Madou. Des confrontations ont ensuite éclaté avec les forces de l’ordre à hauteur de Madou. Des manifestant·es ont notamment lancé des projectiles sur une voiture de police.
Le cortège a alors pris la direction d’Arts-Loi avant d’emprunter la rue de la Loi en direction de la Commission européenne. Après quelques centaines de mètres sur cette artère, les manifestant·es ont été bloqué·es par un dispositif policier important : une autopompe, plusieurs lignes de policiers anti-émeutes ainsi qu’une brigade cycliste ont stoppé l’avancée des manifestant·es.
Après près d’une demi-heure sur place, les forces de l’ordre ont chargé les milliers de manifestant·es encore présent·es. La police a utilisé l’autopompe et une grande quantité de gaz lacrymogène, provoquant un mouvement de panique. L’un des tirs de gaz a atterri à proximité d’une poussette, où se trouvait un enfant. La foule s’est divisée et plusieurs personnes, prises de peur, ont tenté de fuir en coupant à travers la chaussée, où circulaient encore des voitures, une situation particulièrement dangereuse. Les témoins font état de policier·ères qui poussent et insultent des manifestant·es, dont des personnes agé·es et des enfants.
Ces violentes interventions ont divisé le cortège en trois parties distinctes. Une première partie s’est dirigée en direction de la place Madou tandis qu’une seconde s’est rendue à hauteur de la porte de Namur. Une dernière a été dispersée par une autopompe au niveau de la place Royale.
À hauteur de Fernand Cocq, des personnes qui quittaient la manifestation ont également été violemment prises à parti par les forces de l’ordre. Un·e manifestant·e s’est vu arracher un drapeau palestinien par la police. Entre 21h30 et 23h, les arrestations violentes se sont poursuivies à plusieurs endroits : à hauteur de Art-loi, dans le quartier de la tulipe à Ixelles ou encore dans le centre ville de Bruxelles. Une personne témoin des violences à Fernand Cocq explique avoir vu un homme se faire plaquer au sol par des policiers, qui ont pointé un flash-ball sur lui. Elle filmait la scène lorsque des policiers lui ont couru après et l’ont plaquée au sol. Ces mêmes policiers lui ont matraqué l’arrière du crâne et lui ont gazé le visage.
Par ailleurs, une nasse d’une centaine de manifestant·es a eu lieu à proximité de la Grand-Place où de nombreuses violences ont été constatés tout au long de l’intervention policière. Un réfugié palestinien s’est notamment fait arrêter juste après avoir quitté la nasse, alors que la police lui avait promis de le laisser partir s’il donnait son identité. Deux arrestations judiciaires ont à minima eu lieu.
Cette forte mobilisation dans les rues de Bruxelles ce lundi soir a une nouvelle fois témoigné de l’ampleur du soutien populaire en faveur des droits du peuple palestinien. En se dirigeant vers la Commission européenne, les manifestant·es ont voulu interpeller les autorités européennes au sujet du génocide dans lequel l’Occident continue d’être activement impliqué. L’équipage de la Freedom Flotilla demandait d’ailleurs à sortir dans la rue si le bateau était arrêté, pour mettre la pression sur les gouvernements de leurs pays respectifs. Quoi qu’il en soit, malgré la répression, les organisateur·rices des rassemblements quotidiens à Bourse appellent à continuer à se mobiliser tous les soirs à 19h.
