La Belgique traverse une crise sanitaire qui frappe les hôpitaux avec une épidémie de grippe. Derrière les chiffres alarmants, c’est un système de santé déjà fragilisé qui se retrouve sous pression. Fermeture de lits, pénurie de soignant ·s, hôpitaux saturés… Le portrait d’un secteur à bout de souffle.

D’après le dernier rapport de Sciensano, l’institut belge de recherche en santé publique, la Belgique connaît une explosion des cas de grippe. L’incidence des infections respiratoires aiguës a fortement augmenté et les médecins généralistes, déjà débordés, ont enregistré plus de 77.000 consultations au cours de la deuxième semaine de janvier. À l’hôpital, les admissions ont dépassé le pic de la saison passée. Le personnel soignant est contraint de jongler avec les patient ·es, du aux manques de personnels. Geneviève Christiaens, directrice médicale du CHU Liège, a dû se résoudre à fermer 12 lits sur 30 dans un service, faute de personnel : « On cohorte les patients, ça veut dire que quand on a deux grippes, on les met dans la même chambre pour gagner de la place. C’est un vrai Tetris, ce que nous faisons quotidiennement, comme tous les autres hôpitaux pour le moment. » Luc, hospitalisé pour la grippe et le Covid-19, témoigne sur RTL : « J’ai dormi deux jours dans un brancard, et puis depuis cette nuit, j’ai un lit. On se lave avec un bassin, on n’a pas le choix. »
Loin de n’être qu’un simple épisode épidémique, cette crise sanitaire met en lumière un problème bien plus profond : celui d’un système hospitalier incapable de faire face aux demandes croissantes. Si la situation semble se dégrader, elle n’est pas nouvelle. Ces dernières années, de nombreux services hospitaliers et petits hôpitaux ont fermé leurs portes en Belgique. À Anvers, l’hôpital Erasme à Borgerhout a dû céder la place à l’hôpital Cadix d’Anvers-Nord, plus grand, malgré les protestations des habitant·es et des médecins généralistes. A Charleroi, six sites seront réduits à deux campus. À Renaix, Menin et Tielt, les maternités ont été menacées de fermeture par le plan du ministre de la Santé, Frank Vandenbroucke, qui vise à réduire leur nombre. Après des protestations, certaines ont pu rester ouvertes.
Partout dans le pays, des milliers de lits d’hôpitaux ont été également fermés faute de personnel et de budget, menaçant l’accessibilité des soins et accroissant la charge de travail du personnel. En 2023, 2500 lits ont été fermés, des milliers de lits d’hôpitaux ont été également fermés faute de personnel et de budget, menaçant l’accessibilité des soins et accroissant la charge de travail du personnel. En 2023, 2500 lits ont été fermés. Entre 2018 et 2021, le nombre d’inscriptions pour les études d’infirmiers a baissé de 29%. Des revendications du secteur des soins de santé qui durent depuis plusieurs années. Le personnel demande, encore et toujours, plus de moyens et plus d’attractivité, qui passe par de meilleurs salaires.
Bien que le financement des soins de santé soit majoritairement public via la sécurité sociale, l’organisation du secteur reste libérale. Les hôpitaux et médecins sont rémunérés à l’acte, ce qui signifie qu’iels sont payé.es en fonction des consultations, examens ou interventions réalisées. Cela peut pousser à une logique de concurrence plutôt que de collaboration entre les disciplines. Certains hôpitaux tentent d’attirer les patient·es les plus rentables, tandis que d’autres services, moins lucratifs mais indispensables (pédiatrie, gériatrie), subissent des coupes budgétaires.
Une crise épidémique qui n’est pas seulement causée par la grippe mais également par des logiques marchandes et dont le prix se paie en vies.s. Entre 2018 et 2021, le nombre d’inscriptions pour les études d’infirmiers a baissé de 29%. Des revendications du secteur des soins de santé qui durent depuis plusieurs années. Le personnel demande, encore et toujours, plus de moyens et plus d’attractivité, qui passe par de meilleurs salaires.
Bien que le financement des soins de santé soit majoritairement public via la sécurité sociale, l’organisation du secteur reste libérale. Les hôpitaux et médecins sont rémunérés à l’acte, ce qui signifie qu’iels sont payé.es en fonction des consultations, examens ou interventions réalisées. Cela peut pousser à une logique de concurrence plutôt que de collaboration entre les disciplines. Certains hôpitaux tentent d’attirer les patient·es les plus rentables, tandis que d’autres services, moins lucratifs mais indispensables (pédiatrie, gériatrie), subissent des coupes budgétaires.
Une crise épidémique qui n’est pas seulement causée par la grippe mais également par des logiques marchandes et dont le prix se paie en vies.
