Palestine : des militant·es juif·ves antisionistes s’en prennent au KKL/FNJ Belgique

   


La nuit du 2 février, des militant·es juif·ves antisionistes ont mené une action de graffiti et de collage sur le bâtiment du KKL/FNJ Belgique, branche belge du Fonds national juif, situé à deux pas de la Porte de Namur, afin de dénoncer les activités de cette organisation : les multiples branches de cette dernière collectent des fonds à l’international pour apporter un soutien financier au projet colonial sioniste.  » En tant que Juifs et Juives en Belgique, refusant l’abus de notre héritage et de notre douleur, et l’instrumentalisation de l’antisémitisme par l’Etat sioniste, nous exigeons : Fermez KKL/FNJ Belgique maintenant ! KKL/FNJ doit être arrêté. « 

Les militant·es dénoncent le rôle historique de l’organisation dans la colonisation de la Palestine :  » Depuis sa création en 1901, le KKL/FNJ (Keren Kayemeth LeIsrael – Fonds National Juif) a été profondément impliqué dans la dépossession des Palestinien·nes. Lors de la Nakba en 1948, le KKL/FNJ a joué un rôle significatif dans le vol des terres des réfugié·es palestinien·nes déplacé·es. L’État d’Israël a accordé au KKL/FNJ des portions importantes des terres résidentielles et agricoles palestiniennes, permettant à l’organisation de transformer les villages et les terres palestiniennes en espaces « verts », souvent par le biais de projets de reforestation. En plantant des forêts sur les ruines des villages dépeuplés, l’organisation a effectivement effacé les traces de la vie et de l’histoire palestiniennes, dissimulant les vestiges de centaines de communautés. »

En effet, les branches KKL/FNJ agissent sous la façade d’organisations environnementales :  » Ces projets de reforestation étaient présentés comme des initiatives environnementales, mais ils étaient en réalité des efforts stratégiques pour occulter le patrimoine palestinien. En requalifiant ces terres en parcs publics ou zones de conservation, le KKL/FNJ a éliminé tout signe visible de la présence palestinienne avant 1948. L’implication de cette organisation dans la dépossession continue des Palestinien·nes, en niant aux réfugié·es leur droit de retourner chez eux et sur leur patrimoine à travers un processus de greenwashing*, doit cesser !


Bien que le KKL/FNJ tente de se présenter à l’étranger comme une organisation environnementale, son idéologie sioniste explicite, ses liens étroits avec le gouvernement israélien et son rôle dans l’expansion des colonies en font un acteur clé des politiques d’annexion et de colonisation d’Israël. »


*greenwashing : procédé de marketing ou de relations publiques utilisé par une organisation pour se donner une image trompeuse de responsabilité écologique.
Les militant·es soulignent que les activités de KKL/FNJ sont totalement illégales au regard du droit international :  » Les activités du KKL/FNJ en Cisjordanie soulignent son rôle actif dans le soutien à l’occupation et à l’expansion des colonies israéliennes. Ces dernières ont récemment été déclarées illégales dans l’avis consultatif de la Cour Internationale de Justice. En conséquence, l’Assemblée générale des Nations Unies a adopté une résolution le 13 septembre 2024, soutenue par la Belgique, affirmant que l’occupation israélienne doit cesser sans délai et « au plus tard dans les 12 mois ».
Aujourd’hui encore, l’un des aspects les plus controversés de l’implication du KKL/FNJ en Cisjordanie est son soutien aux colonies israéliennes illégales. L’organisation a financé des infrastructures et des travaux publics qui bénéficient directement aux colonies, pourtant considérées comme une violation du droit international en vertu de la Quatrième Convention de Genève, comme reflété dans l’avis consultatif de la CIJ et plusieurs résolutions des Nations unies. Ces activités contribuent à la création de « faits irréversibles sur le terrain », dans le cadre d’une stratégie sioniste plus large visant à consolider le contrôle israélien sur la Cisjordanie. Ce processus entraîne également le déplacement de familles palestiniennes, aggravant la crise humanitaire et violant les droits humains fondamentaux. Les pratiques de vol de terres, d’expansion des colonies et d’effacement du patrimoine palestinien par l’organisation ont contribué à la dépossession continue et aux violations des droits humains des Palestinien·nes. « 


Les militant·es mettent en évidence la responsabilité de la Belgique quant au soutien international à KKL/FNJ :  » Le rôle des branches internationales comme KKL/FNJ Belgique est significatif, car les fonds qu’elles collectent soutiennent directement ces actions, renforçant l’occupation israélienne et sapant les perspectives d’un avenir juste, du fleuve à la mer. Nous ne pouvons pas laisser cette entité coloniale continuer à agir sous notre nez dans notre ville, à deux pas de la Porte de Namur, où nous commémorons Patrice Lumumba et la lutte anticoloniale. Nous exigeons que l’État belge retire le statut légal de KKL/FNJ Belgique et interdise ses activités qui sont en violation flagrante du droit international. « 


« Notre action rappelle que l’accord de cessez-le-feu tant attendu n’est qu’une étape dans un long chemin vers une Palestine libérée du colonialisme de peuplement sioniste. «