Ce vendredi 12 janvier 2024, cela fera un an que Sourour Abouda, mère belgo-tunisienne d’un enfant de 20 ans et travailleuse sociale, est décédée dans une cellule de dégrisement de la garde zonale fédérale rue Royale. C’est le troisième décès d’une personne racisée dans les cellules de ce commissariat en 2 ans, après la mort d’Ilyes Abbedou et de Mohamed Amine Berkane, tous deux algériens, dans des conditions gardées floues.
Un après, la famille de Sourour et ses proches organisent un femmage en son honneur, place de la Colonne du Congrès, à quelques mètres du lieu où une mère, une sœur, une amie est morte. Pour rappel, à la suite de son décès l’institution policière s’était empressée de relayée une version mensongère et arrangeante de la mort de Sourour, qui rapidement a été démentie1.
Ci-dessous le communiqué de la famille pour le femmage de ce vendredi.
« Le 12 janvier prochain, nous marquerons douloureusement le triste anniversaire de la disparition de notre chère Sourour, notre fille, notre mère, notre sœur, notre amie. Une énième citoyenne victime de violences policières. Trouver les mots justes pour exprimer la profondeur de notre peine est une tâche délicate, car ils se mêlent au silence forcé et à une reconstruction lente, entre combats, douleur et quête de vérité.
Cette année écoulée a été une épreuve éprouvante pour nous toustes sur tous les plans, marquée par des montagnes russes de sentiments, entre le combat pour la justice et la tristesse insurmontable de son absence. Le deuil, devenu abstrait dans la tourmente des événements, prend un sens renouvelé en cette journée spéciale où nous choisissons de nous rassembler.
Dans l’ombre de ce commissariat, où toute cette année passée, nous ne pouvions déposer ni fleurs ni bougies en signe de recueillement, nous serons tout près ensemble pour honorer la mémoire de Sourour.
Tant que nous n’avons pas de lieu de recueillement officiel, nous nous retrouverons à la place de la colonne du congrès, derrière la flamme du soldat inconnu, à quelques pas du commissariat sombre où le corps de Sourour a été retrouvé sans vie. Dans cet endroit qui ne devait jamais être le sien.
Nous nous rassemblerons pour rendre femmage à Sourour. Célébrons la personne extraordinaire qu’elle était et qui nous manque profondément. Que cette journée soit le reflet de l’amour que nous lui portons et de notre engagement à poursuivre son combat.
Si vous ressentez l’envie de vous unir à nous, vous pouvez vous recueillir en apportant une fleur, une bougie et/ou un mot.
Pour tous celleux qui ont connu Sourour et aimeraient exprimer leur amour à travers un texte, un poème, ou nous partager une chanson à diffuser, soyez libres de vous joindre à nous avec bienveillance.
Que son âme continue à reposer en paix, et que notre détermination persiste dans cette quête de justice. »
De 15h à 16h, à la place de la Colonne du Congrès, 1000 Bruxelles.
Sources :
