La droite et l’extrême droite européennes optent à leurs tour pour un durcissement des contrôles migratoires

   

Le 19 décembre dernier, les député·es européen·nes des 27 pays membres se sont réuni·es et ont décidé d’un vaste projet de nouvelle loi européenne sur l’immigration. Dans le sillage des dernières politiques migratoires européennes et d’une inquiétante montée généralisée de l’extrême droite en Europe, les 27 pays membres ont opté pour un durcissement des frontières européennes vis-à-vis des personnes exilées.

En effet, alors que la doite et l’extrême droite française viennent de faire passer une nouvelle loi pour restreindre drastiquement les politiques d’accueil et de prise en charge des personnes exilées sur le sol français pour établir la « préférence nationale », l’Union Européenne lui a emboité le pas en prenant des mesures drastiques liées au contrôle de ses frontières. Ce projet a pour but premier de construire des centres fermés à proximité des frontières européennes dans l’optique de pouvoir renvoyer plus rapidement les personnes jugées comme illégales dans leurs pays d’origine. 

Il est question de construire toute une série de nouveaux centres fermés à des points frontaliers, jugés stratégiques par l’Union Européenne. En somme, les centres fermés sont des prisons qui servent au contrôle et à la détention de personnes exilées, jugées « illégales ». En décidant de rapprocher les centres fermés des frontières de l’Europe, l’objectif consiste en réalité à perdre le moins de temps possible dans le contrôle et l’extradition des personnes exilées, tout en s’assurant que celles et ceux-ci ne joignent pas les pays les plus centraux à l’échelle européenne. 

De plus, ce projet compte renforcer les procédures d’identification et de contrôle avant les frontières dans l’optique de procéder préalablement à un meilleur « filtre » des personnes exilées. Au moment de ce premier contrôle, la procédure obligera toute personne dès l’âge de 6 ans à donner ses empreintes ainsi qu’une image faciale et sa carte d’identité.  

Pour mener de telles politiques, les élites de droite et d’extrême droite s’appuient sur l’idée selon laquelle les personnes exilées représenteraient une forme « d’ennemi intérieur » qu’il faudrait absolument combattre parce qu’il nuirait à la culture occidentale. Ces politiques vont de pair avec un refus des pays européens vis-à-vis de l’accueil des personnes exilées. Rappelons par exemple que l’Etat belge a été condamné plus de 8000 fois au cours des trois dernières années pour non-respect du droit fondamental à l’accueil des personnes en demande d’asile. De plus, la secrétaire d’Etat à l’Asile et à la Migration Nicole de Moor annonçait dernièrement que les centres Fedasil n’accueilleraient plus les hommes célibataires, les poussant ainsi directement à la rue. 

L’accord européen doit encore être approuvé par le Conseil et le Parlement européen mais il ne devrait pas tarder avant de devenir effectif. En attendant, ce projet de loi est vu comme un accord historique par la présidente de la commission européenne Ursula Von Der Leyen (CDU, parti de droite libérale et conservatrice allemand). Il n’est en réalité que le reflet du mépris que la classe politique européenne montre depuis des années envers les personnes exilées. 

sources : 

UE : comprendre l’accord sur la réforme de la politique migratoire | Euronews