Nous relayons ici une carte blanche rédigée par le Collectif SPBIB (Sans-papiers bénévoles intégrés de Bruxelles) à l’occasion d’un rassemblement réunissant une cinquantaine de personnes contre l’expulsion de leur occupation. En ce début d’hiver, lieu de vie d’une dizaine de familles est menacé d’expulsion.
« Depuis le mardi 31 octobre, le Collectif SPBIB, soutenu par d’autres associations dont l’ASBL la Voix des sans-papiers (VSP), occupe une ancienne maison de repos située à Molenbeek. Pour les 112 habitant.e.s, dont une vingtaine d’enfants, l’ouverture de cette nouvelle occupation a été une bouffée d’oxygène leur permettant d’échapper de justesse à la rue après l’expulsion des lieux où elles vivaient depuis environ un an. Aujourd’hui, ces personnes font à nouveau face à l’angoisse de devoir quitter le bâtiment sans solution de relogement. »
« Les négociations semblaient pourtant prometteuses entre les occupant.e.s, l’actuel propriétaire, l’entreprise KORIAN (gestionnaire de maisons de repos), et le futur acquéreur, le Centre Hospitalier
Jean Titeca (CHJT). Plusieurs organismes avaient même accepté de soutenir financièrement ou administrativement le SPBIB, dont la Région Bruxelloise, le Ciré, 100PAP, la FEBUL et l’équipe mobile
Cover. Contre toute attente, une procédure d’expulsion a finalement été lancée devant la justice de paix. Si, comme nous le craignons, elle donne raison aux propriétaires, l’expulsion pourrait avoir lieu avant la fin de l’année. »
« Avec le Collectif SPBIB, nous demandons aux décisionnaires de Korian et du CHJT d’agir en adéquation avec les missions qui sont les leurs : le soin à la personne. Nous leur demandons de ne pas appliquer la décision de l’expulsion si elle est émise par le juge de paix et de signer une convention d’occupation temporaire qui couvrirait la période d’inoccupation du bâtiment, c’est-à-dire environ un an selon le calendrier des travaux. Nous les enjoignons tout simplement, à ne pas mettre à la rue des personnes, des familles, des enfants en plein hiver. »
« En tant qu’associations, nous dénonçons également la marginalisation des 112.000 personnes sans papier vivant en Belgique. Le logement est un droit fondamental auquel ces personnes n’ont simplement pas accès. Privés de reconnaissance administrative et de toute possibilité de recours, elles sont les cibles principales des marchands de sommeil, premières victimes des expulsions sauvages, obligées de se contenter de solutions de logement temporaires et souvent très précaires, voire de rester dans la rue. Nous exigeons la régularisation collective et à l’adoption de critères de régularisation clairs, équitables et permanents afin de mettre fin à cette situation. »
