Rassemblement contre l’expulsion des dizaines de familles

   

Nous partageons ici le communiqué de presse du collectif SPBIB, qui organisait aujourd’hui un rassemblement contre leur menace d’expulsion. Une cinquantaine de personnes ont rejoint leur appel.

Ce mercredi 20 décembre 2023 à 14h les habitant.e.s de l’occupation de la paix et leurs soutiens lancent un appel à rassemblement devant le centre hospitalier Jean Titeca à Schaerbeek.

Par ce rassemblement ils et elles demandent aux décisionnaires du groupe Korian et du centre hospitalier Jean Titeca de ne pas se rendre responsable de la mise à la rue de dizaines de famille en plein hiver.
Depuis le mardi 31 octobre, le collectif SPBIB (collectif des sans-papiers bénévoles intégrés de Bruxelles), soutenu par d’autres associations, notamment l’ASBL la voix des sans-papiers (VSP), habite les immeubles situés chaussée de Gand 645 et Auguste Van Zande 12. Après une longue recherche d’un lieu où vivre, cette nouvelle occupation s’est ouverte et accueille 112 personnes dont une vingtaine d’enfants qui, sans cette solution, se seraient retrouvé.es à la rue suite à l’expulsion de l’occupation à la Gécamines et celle à venir de l’occupation située rue Royale.
Ces personnes sont en Belgique depuis de nombreuses années et participent activement à la société belge.

Pour ne pas être isolé.e.s et lutter pour leurs droits, ils et elles s’organisent en collectif et occupent des bâtiments vides sous forme d’occupation temporaire. Les habitant.e.s ont l’habitude de vivre ensemble et d’entretenir le bâtiment qu’ils et elles occupent collectivement.
L’avenir de cette habitation concerne KORIAN, actuel propriétaire du bâtiment, ainsi que le Centre Hospitalier Jean Titeca, futur acquéreur.


Lors d’un premier rendez-vous (le 17 novembre), le CHJT avait répondu aux craintes exprimées par l’actuel propriétaire Korian que la vente soit compromise en raison de l’occupation en expliquant qu’ils devaient impérativement acquérir ce bien pour que les subsides qui leur ont déjà été accordés leur soient effectivement versés. Le CHJT a également informé que le bâtiment serait inoccupé durant au minimum une année, le temps de débuter les travaux. Ils étaient donc partisans de signer une convention d’occupation temporaire d’un an à condition qu’une association et/ou un organisme co-signe la convention et couvre les frais d’assurance et de charges énergétiques.
Pour cela les organismes suivants ont été solicité et ont répondu favorablement à soutenir financièrement ou administrativement l’habitation :
le Cabinet Maron, le Ciré, 100PAP, la FEBUL et l’équipe mobile cover (disponible pour assurer des visites régulières, des sensibilisations de veille sanitaire ainsi que tout type d’accompagnements psycho médico social en fonction des besoins rencontrés).
Un rendez-vous avait été fixé le mardi prochain 28 novembre entre d’un côté, les propriétaires du bâtiment, et de l’autre, le SPBIB, ses soutiens, l’avocate en charge du dossier et la FEBUL (Fédération Bruxelloise Unie pour le Logement) afin de signer de cette convention. La veille, les futurs propriétaires ont finalement annulé la réunion car leur « CA n’a pas validé la solution d’une occupation temporaire. »
Avant même de savoir que les conditions qu’ils avaient évoquées pouvaient effectivement être remplies, le CHJT a délibérément refusé de signer une convention et a donc fait le choix d’expulser une centaine de personnes dont une vingtaine d’enfants durant l’hiver alors que le bâtiment qu’ils vont acquérir restera vide durant une année minimum !
KORIAN a lancé une procédure d’expulsion en justice de paix. Mardi 12 décembre a eu lieu la première audience. Il n’y aura pas de seconde audience, l’affaire a été prise en délibéré. Cela signifie que la juge va maintenant statuer sur base des différents documents et arguments qui lui ont été soumis.
Si comme il est craint, elle fait droit à la partie adverse, l’expulsion pourrait avoir lieu avant le 31 décembre.
Le collectif SPBIB et ses soutiens demandent aux décisionnaires de Korian et du CHJT :

  • De ne pas appliquer la décision de l’expulsion si elle est émise par la juge de paix.
  • Comme convenu au départ de signer une convention d’occupation temporaire qui couvrirait la période d’inoccupation du bâtiment. Les moyens financiers pour couvrir l’assurance et les charges seront bien couverts.
  • D’agir en adéquation avec les missions qui sont les leurs : le soin à la personne.
  • De ne pas mettre à la rue 112 personnes en plein hiver sans solution de relogement.