Loi « anti-casseur·ses » : plus de 10.000 personnes dans la rue

   

Ce mercredi 5 octobre, à la suite d’un appel intersyndical de la FGTB, la CSC et la CGSLB, plus de 10 000 personnes ont manifesté pour s’opposer au projet de loi « anti casseur·ses » mis en place par le ministre de la justice Vincent Van Quickenborne (Open VLD). La manifestation a débuté devant le cabinet du ministre de la Justice, avant de passer devant le siège du Parti Socialiste pour se clôturer à la place Rouppe.

Tôt le matin, des militant·es d’un groupe anonyme ont repeint les toiles des échafaudages du Palais de Justice en y inscrivant « votre répression n’étouffera pas la colère ». Cette action fait directement écho à une série d’actions directes dont des tags sur le ministère de la Justice et des actions dans le cadre de la lutte de soutien aux travailleur·ses de Delhaize. Les militant·es dénoncent aussi le projet de loi de Van Quickenborne.

Dans leur communiqué, les militant·es précisent : « Dénoncer la logique de Van Quickenborne qui sous-entend que la violence n’existe qu’en raison d’un manque de répression. La violence dont il est question répond à des injustices socio-économiques et au mépris de la part des classes politiques et patronales »1.

Le communiqué de l’action :

« Delhaize – Loi Van Quickenborne, votre répression n’étouffera pas la

colère…

Ces mots ont été tagués sur la façade en travaux du palais de justice de

Bruxelles. Peinture de colère qui s’est prolongée dans des clashs et

tags sur le ministère de la justice, également cabinet de Van Quickenborne. Dans la même nuit, l’intérieur du bureau d’un huissier ayant participé à la répression du mouvement de lutte des Delhaiziens a été saccagé à Kraainem.

Le groupe responsable de ces actions coordonnées veut dénoncer, rappeler, dissuader.

Dénoncer la logique de Van Quickenborne qui sous-entend que la violence n’existe qu’en raison d’un manque de répression. La violence dont il est question répond à des injustices socio-économiques et au mépris de la part des classes politiques et patronales. Les cadres prévus par ces mêmes autorités pour se faire entendre nous semblent n’être que des écrans de fumée (élections, manifestations, interpellations etc.). Face au constat largement partagé que ces modes d’interpellation n’aboutissent pas, deux solutions : le repli ou l’action. La violence et la casse servent à sortir du cadre, à bousculer le confort de ceux qui méprisent, qui n’écoutent pas et servent leurs propres intérêts. Renforcer le cadre par cette loi n’étouffera rien, au contraire cela donne encore plus de légitimité aux attaques. Enfin, saper ces attaques au prétexte qu’elles sortent du cadre légal revient à faire miroiter que le cadre légal protègerait la population. Que cela soit bien clair : les dégâts humains créés par Delhaize et Vanquickenborne sont sans commune mesure face à de simples dégradations matérielles. Les auteurs de ces actions n’ont rien à gagner personnellement, si ce n’est davantage de justice sociale.

Rappeler que, si cette loi est un projet sérieusement pourri, l’exécutif

et le judiciaire ont en réalité déjà fait le choix d’une répression grandissante des mouvements sociaux. La lutte de Delhaize de ces derniers mois l’a montré. Une telle répression des piquets de grève est

assez inédite, cette loi n’est pourtant pas encore passée. Ce projet de future loi ne doit pas nous illusionner sur la situation actuelle, qui est déjà alarmante en soi. Structurellement, les pouvoirs étatiques ont déjà fait le choix de toujours plus contrôler et réprimer les classes populaires, tout en laissant le champ libre aux multinationales et aux stratégies de leurs actionnaires.

Dissuader les individus qui choisissent de participer à cette répression, défendant ainsi ambition, capitalisme, domination et le mépris de classe. La situation que l’on combat est systémique, mais elle est rendu possible par les actions d’individus. Des huissiers, des juges, des repreneurs de franchise, et de tous les autres rouages d’un système malade. Il est toujours possible de refuser d’aller réprimer une révolte sociale. Nous combattrons ce système par n’importe quel bout – y compris en visant ceux qui permettent son existence. »

Source :

Communiqué d’un groupe anonyme(1)