Oupeye/Herstal : trois nuits de révolte à la suite de la mort de Domenico

   

Vendredi dernier, dans la commune d’Oupeye, un policier tirait deux balles sur Domenico, entrainant sa mort. Le soir même, de nombreux·ses jeunes descendaient dans la rue pour manifester leur colère. La vague de protestation s’est ensuite étendue à d’autres communes du Nord-Est de Liège, samedi 19 et dimanche 20 août, principalement à Herstal. De l’aveu du Bourgmestre lui-même, un tel niveau de contestation est inédit à Oupeye.

Le vendredi, un dispositif policier important avait été mis en place pour réprimer le soulèvement à Oupeye. Le Bourgmestre avait fait appel à des renforts provenant des communes alentours. Les forces de l’ordre ont employé un autopompe et du gaz lacrymogène. Elles ont effectué une dizaine d’arrestations administratives et une arrestation judiciaire, ce qui n’a pas empêché l’émeute de se poursuivre jusqu’à trois heures du matin. Les émeutier·ères ont tendu des pièges aux policier·ères et ont utilisé des cocktails Molotov.

Samedi et dimanche, craignant de nouveaux affrontements, le bourgmestre d’Oupeye avait pris des dispositions « anti-émeutes ». Il était notamment interdit de se réunir à plus de 4 personnes dans les rues d’Oupeye et des lieux symboliques du pouvoir comme le château étaient protégés par d’importants dispositifs policiers. Pourtant, des tensions ont à nouveau eu lieu dans la commune le samedi, où la contestation s’est propagée dans les communes alentours.

Du côté d’Herstal, les révoltes ont principalement eu lieu dans la nuit de samedi à dimanche entre minuit et 7 heures du matin. La police avait mobilisé entre autres un hélicoptère et un autopompe était mobilisé. Les émeutier·ères ont attaqué les forces de l’ordre, ainsi que des vitrines et des abribus. L’ensemble du réseau TEC des deux communes a été interrompu durant les nuits de samedi et dimanche. Des affrontements ont à nouveau éclaté dimanche à Herstal, malgré de très nombreux contrôles des forces de l’ordre. Au total, on dénombre une quarantaine d’arrestations sur les trois nuits.

La colère ne semble pas être retombée en banlieue liégeoise. Les circonstances de la mort de Domenico soulèvent de nombreuses interrogations et certaines versions des témoins contredisent la version policière. Si une enquête est en cours, il nous paraît compliqué d’avoir foi en sa résolution, tant le comité P rend rarement justice en faveur des victimes de violence policière. Une marche blanche est organisée ce dimanche à 14h à Oupeye, mais le Bourgmestre a déclaré qu’elle n’était pas autorisée. Justice et vérité pour Domenico.

Nous exprimons notre soutien aux révolté·es arrêté·es.

Sources :