Le mardi 18 juillet, à la suite d’une fouille de cellule, une émeute a éclaté après la promenade du soir à la maxi-prison d’Haren. 10 personnes détenues sont restées sous le préau en refusant de rentrer après la promenade et se sont attaquées aux dispositifs installés. Vers 23h, plus de 40 policier·ères anti-émeutes selon les images disponibles, dont plusieurs armés de FN303 (« flash ball » belge qui a déjà tué, notamment une étudiante à Boston avec un tir semi-automatique), ont violemment réprimé les détenus.
Selon nos informations et les vidéos qui circulent, l’intervention policière a été terriblement violente. D’après des membres du personnel de la prison, le policier responsable aurait donné comme ordre aux agent·es de police « On rentre, on les défonce ». Selon plusieurs témoignages, c’est ce qui s’est effectivement passé. Un détenu aurait été touché par un tir de FN303 au visage, qui a failli l’éborgner. Un tir en direction du visage qui, dans l’espace restreint qu’est le préau de la prison, aurait pu être létal.
Nous nous interrogeons sur les conditions qui ont mené à ce tir. Dans les vidéos disponibles des événements, lorsque les policier·ères arrivent on voit clairement un groupe de 8 détenus reculer vers un coin de la cour. Les agent·es, en surnombre, sont mené·es par un trio, dont un armé de ce qui semble être un FN303 suivi d’un second qui lui tient l’épaule. Iels s’avancent rapidement vers les détenus qui reculent et se retrouvent coincés contre un mur.
La position des deux policiers dont celui qui semble être armé du flash ball FN303 confirme le déploiement de l’arme : le premier (armé) pointe les détenus avec le flash ball, et un second policier lui tient l’épaule, ce qui est une formation de tir classique. Ainsi, si un tir a bien eu lieu, comme nous le rapporte un témoin, il a probablement eu lieu de très près et aurait atteint le visage alors que les consignes demandent de tirer à plus de 5 mètres – au grand minimum – et en direction du buste, sous peine de mettre en danger la vie de la cible.
L’intervention a été tellement violente que même la direction de la prison aurait déposé une plainte contre la police. Nous avons contacté la direction mais n’avons pas de réponse à ce jour. « Les ordres n’étaient pas de les maîtriser mais de les défoncer », selon un témoin. Plus d’informations à suivre.
sources :
Un membre du personnel de la prison qui préfère rester anonyme
https://www.lalibre.be/belgique/2004/12/17/le-fusil-qui-ne-tue-pas-mis-a-lindex-JCBMN4JH4VB67KOV27RLSDGWSQ/
