Manifestation du mouvement étudiant pro-Palestine contre une conférence avec un ex-ambassadeur israélien 

   

Ce lundi 3 juin, les membres de l’occupation pour la Palestine de l’Université Libre de Bruxelles (ULB) appelaient à une manifestation contre la venue d’Elie Barnavi, un ancien ambassadeur israélien invité par l’ULB. L’Université Populaire de Bruxelles (nom de l’occupation pour la Palestine) avait revendiqué l’annulation de la conférence à travers de nombreux communiqués et échanges avec le rectorat de l’ULB. Ce dernier a cependant décidé de maintenir la conférence, en la déplaçant du côté de la place Flagey, sous la pression du campus universitaire du Solbosch. 

La manifestation étudiante dénonçait la normalisation de la colonisation israélienne derrière la conférence. Barnavi était présenté comme un modéré par les autorités de l’ULB bien que le mouvement étudiant avait pointé ses positions. A titre d’exemple, après le 7 octobre il avait déclaré lors d’une interview pour France info à la mi-octobre : « La chose la plus simple, c’est de soumettre Gaza à un tapis de bombes sans se poser de questions ». 

En effet, Elie Barnavi est présenté comme « progressiste » ou « modéré » parce qu’il soutient l’idée d’une solution « à deux Etats », qui, en contraste avec le gouvernement fasciste israélien actuel, pourrait sembler nuancée. Pour les étudiant·es, cette position n’a rien de modérée ou de progressiste car ​​​​​elle justifie et normalise la colonisation de la Palestine historique et le sionisme (défendu par Barnavi), même s’il propose deux Etats. Cela reste un mouvement colonial et éthno-religieux. Le mouvement étudiant bruxellois estiment que « Le passé nous a montré que les tentatives de normalisation qui ne s’attaquent pas aux problèmes fondamentaux – le droit au retour, des réfugié·es palestinien·nes, la fin de la colonisation et la reconnaissance des droits égaux pour les palestinien·nes – sont destinées à échouer ».

Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées vers 16h en face du bâtiment occupé « Walid Daqqa » sur le campus de l’ULB. Aux alentours de 17 heures, une manifestation de plus de 500 personnes s’est élancée sur l’avenue Buyl en direction de Flagey où avait lieu la conférence. C’est au niveau des étangs d’Ixelles que le cortège a été arrêté par la police qui avait bloqué les rues donnant sur la place Flagey. Un large dispositif policier était mis en place : barrières munies de barbelés, autopompe et hélicoptère.

Après avoir essayé de contourner plusieurs barrages de police, le cortège a pris la direction de l’avenue Louise, où il a été divisé en deux groupes par les forces de l’ordre. Une nasse d’approximativement 200 personnes a été effectuée. Le reste de la manifestation a alors pris la route du campus de l’ULB mais elle a été bloquée par une ligne de police. La police a gazé et matraqué les manifestant·es qui essayaient de passer en force. 

Une étudiante a subi un coup de matraque à la tête  ce qui lui a valu 7 points de sutures au niveau du crâne à l’hopital. 

Suite à cela, le cortège a pris la direction de la chaussée de Waterloo où un MCdonnald et un magasin Carrefour ont été endommagés au niveau de l’arrêt Bascule. La manifestation s’est finalement clôturée à l’occupation du bâtiment Walid Daqqa du campus de l’ULB. Au total, 9 arrestations ont eu lieu selon la police avec de multiples violences policières.

Notons que ce lundi 3 juin, la presse reprenait dans leurs articles les explications issues des communiqués de l’Université Populaire, alors qu’elle était pourtant très négative et souvent calomnieuse au début du mouvement étudiant. Après maintenant un mois d’occupation de leur université, les étudiant•es ont réussi à imposer leur agenda, mais également leur mot d’ordre politique. C’est bien sous la pression des étudiant•es que les autorités de l’ULB ont déplacé la conférence du campus du Solbosch pour la donner à la place Flagey et que les médias ont abordé la question de la normalisation avec l’Etat colonial israélien.

Depuis le 28 mai, et la première manifestation en face de l’ambassade israélienne, la répression à l’encontre du mouvement pro-palestinien s’intensifie et les moyens mis en place par les forces de l’ordre sont de plus en plus importants. Dans le même temps, le mouvement étudiant appelle à escalader la lutte pour la Palestine.

Source : 

RETOUR SUR LA MANIFESTATION CONTRE LA CONFÉRENCE AVEC L’ANCIEN AMBASSADEUR : RÉPRESSION POLICIÈRE ET ÉTUDIANT•ES BLESSÉ•ES Lundi 3 juin… | Instagram

– https://www.francetvinfo.fr/monde/proche-orient/israel-palestine/offensive-imminente-d-israel-a-gaza-je-ne-vois-pas-d-autre-choix-defend-elie-barnavi-historien-et-ancien-ambassadeur-d-israel-en-france_6123423.html